samedi 8 mars 2014

la fille fête le 8 mars

Des fois, la fille change d'avis.
Par exemple, avant elle mettait jamais de vernis. Mais maintenant elle en met tout le temps.
Avant, elle disait "les slims c'est pas pour moi", et maintenant elle en porte.
"Les jeans avec des talons, non mais au secours" et puis finalement "ah ouais, c'est pas mal avec ces bottines-là".
Elle mangeait pas de brocolis et maintenant, oui. Buvait pas de vin et maintenant....hum hum.
Elle votait Sarkozy et maintenant,...pfffff, non je déconne... elle est tombée dans la soupe gauchiste quand elle était petite, la fille.
Bref, elle change souvent d'avis sur des trucs la fille.
Et notamment sur le 8 mars. La journée de la femme, qu'ils disent...

"Parce que j'ai la chance de pouvoir voter.
D'avoir mon propre compte en banque.
De pouvoir prétendre à des mandats électoraux.
D'exercer un métier que j'ai choisi librement.
D'être payée à l'égal de mes collègues masculins, puisque je suis fonctionnaire.
De porter des pantalons. Ou pas.
De m'être mariée librement avec un homme que j'avais choisi. De quitter cet homme librement, sans perdre aucun droit.
De ne pas porter de voile.
De conduire.
D'avoir fait des études.
D'avoir le choix de militer dans une association, un parti politique si j'en ai l'envie.
De pouvoir tenir un blog et y écrire librement ce que je pense.
De lire les livres que je veux. D'écouter la musique que je veux, d'assister aux événements culturels que je veux.
De boire de l'alcool. De fumer des cigarettes.
De disposer librement de mon corps. D'accéder à une contraception. A une couverture sociale.
De voyager. De circuler librement.
Et plein d'autres choses que j'oublie.
Mais auxquelles des millions de femmes dans le monde n'ont pas accès.
Pour toutes ces raisons, je ne peux plus entendre, comme trop souvent, que le féminisme est un combat d'arrière-garde.
C'est pourquoi, aujourd'hui, 8 mars, je veux rappeler quelques chiffres.
EN FRANCE:
80% des temps partiels sont occupés par des femmes.
29% des familles monoparentales avec une femme active à leur tête sont pauvres (c'est-à-dire ont un revenu d'activité inférieur à 964€ par mois).
57% des titulaires du minimum vieillesse sont des femmes.
22% des femmes vivent en dessous du seuil de pauvreté, contre 9% des hommes.
1 femme sur 10 subit ou a subi des violences de la part de son compagnon (et oui, une "simple gifle" est une violence).
DANS LE MONDE:
Sur les 40 millions de personnes réfugiées à cause d’un conflit armé et de violations des droits humains, 75 % sont des femmes et des enfants.
Chaque année, quatre millions de femmes sont vendues et achetées pour le mariage forcé, l’esclavage, la prostitution.
Environ 136 millions de femmes et de fillettes sont concernées par les mutilations sexuelles et l'excision.
En 2011, sur 192 chefs d'états et de gouvernement, on comptait 10 femmes présidentes et 10 femmes chefs de gouvernement.
Les femmes effectuent les 2/3 du nombre d’heures de travail et produisent plus de la moitié des aliments, mais elles ne gagnent que 10 % du revenu total, possèdent moins de 2 % des terres, reçoivent moins de 5 % des prêts bancaires.
Etc, etc, etc.
Les chiffres peuvent s'aligner pendant des pages et des pages, les faits sont là. 

Les femmes dans le monde ont des conditions de vie bien inférieures aux hommes. On ne peut ni ne doit l'accepter, qu'on soit un homme ou une femme.

LE SEXISME EST UN RACISME. LE FEMINISME EST UN HUMANISME.

Parce que j'ai ces convictions chevillées au corps, je ne peux que changer d'avis et depuis deux ans, je profite moi aussi de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes pour rappeler combien le combat doit continuer. Vive le 8 mars!"



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